LES 7 DERNIERES PAROLES DE NOTRE SAUVEUR EN CROIX
AUTEUR : JOSEPH HAYDIN / RAINER MARIA RILKE
ANNÉE DE CRÉATION : 2003
PRODUCTION : Spectacle réalisé par le Théâtre du Rictus et produit par le C.R.E.A., direction René Martin
NOTE D’INTENTION
A partir de la commande d’un étrange curé de Cadix qui proposait au compositeur d’illustrer les sept dernières paroles du Christ en croix, Joseph Haydn a composé cet ensemble subtil et mélancolique de sept adagios qui sera représenté pour la première fois en 1787, le 6 avril. Cette oeuvre intime, qui assura d’emblée à Haydn une renommée internationale, transpose ce sentiment étrange et inquiétant où se mêlent souffrance et volupté, solitude et quête de l’infini.
La lecture de Rainer Maria Rilke et plus particulièrement celle des Elégies de Duino m’a produit un effet semblable. Le poète ose s’immiscer sans relâche dans ce questionnement du sens, de l’existence, de la vie, de la mort, traquant inlassablement le visage de l’inexorable. Les mots de Rilke comme les notes de Haydn sont ici d’une lucidité féroce et parfois presque euphorique. Et Rilke de nous rappeler, que l’on soit croyant ou pas, dans cet aveu touchant que l’essentiel au fond restera d’avoir été une fois, même si ce ne fut qu’une fois, avoir été de cette terre. Cela semble irrévocable.
Laurent Maindon
COMPLÉMENT
DISTRIBUTION
DISTRIBUTION :
Musique : Quatuor Ysaÿe
Violons : Guillaume Sutre, Luc-Marie Aguera
Alto : Miguel Da Siva
Violoncelle : François Salque
Interprète : Laurence Huby
Mise en scène : Laurent Maindon
Textes de Rainer Maria Rilke (Elégies de Duino trad. de Lorand Gaspar, éd. du Seuil)
Musique originale : Joseph Haydn
JOSEPH HAYDIN / RAINER MARIA RILKE
JOSEPH HAYDN (1732 - 1809)
Le compositeur autrichien, qui a su parvenir à une brillante synthèse de la musique baroque et préclassique, a introduit dans les salons et les cours d'Europe des oeuvres alliant rigueur et sérénité, souvent inspirées d'airs traditionnels des paysans croates, autrichiens et hongrois. Il contribua à l'épanouissement des formes musicales du classicisme.
L'oeuvre de Haydn se divise en cinq grandes périodes :
De 1760 à 1768, les premières années passées au service des Esterházy, le style symphonique du compositeur s'écarte alors du concerto grosso et de la sonate d'église pour inaugurer, la structure quadripartite. Son style allia les influences de l'Autriche, de l'Allemagne du Sud et de l'Italie.
Entre 1768 et 1773, Haydn subit l'influence du Sturm und Drang, son style est plus agité, plus grave, plus sombre. Les symphonies écrites pendant cette période adoptent souvent la tonalité mineure.
De 1773 à 1780, Haydn revient à un style plus traditionnel et plus divertissant. Il ne compose aucun quatuor à cordes mais écrit une dizaine d'opéras et des pièces religieuses décoratives.
Pendant les années 1780, Haydn délaisse les opéras pour la musique instrumentale: il compose alors les quatuors «russes», ainsi que les six Symphonies parisiennes, d'un style moins extérieur.
Dans sa dernière grande période d'activité, de 1790 à 1795, Haydn, marqué par les dernières symphonies de Mozart, maîtrise parfaitement son art; c'est l'époque de la composition des douze Symphonies londoniennes et des derniers chefs-d'oeuvre: la Création (1798), les Saisons (1801) et ses six dernières messes.
Haydn a réalisé cent quatre symphonies, quatre-vingt-trois quatuors à cordes et soixante-huit sonates pour pianoforte.
RAINER-MARIA RILKE (1875 - 1926)
Son oeuvre, introvertie, est une longue méditation sur les événements essentiels de l'existence humaine, et en particulier, la mort, qui lui semblait le point culminant auquel toute vie doit préparer. "Donne à chacun sa propre mort"... " car nous ne sommes que l'écorce, que la feuille, le fruit qui est au centre de tout, c'est la grande mort, que chacun porte en soi" écrit-il dans "Le Livre de la Pauvreté et La mort".
Assez tôt considéré comme un maître par les autres poètes, il n'en demeura pas moins pendant très longtemps peu lu, et doit, en particulier en France, sa notoriété à un recueil de lettres "Les lettres à un jeune poète" publié après sa mort par Franz Xaver Kappus, avec qui il avait correspondu. Il nourrit des amitiés vivantes avec quelques-uns des créateurs les plus novateurs de son époque, en particulier, Auguste Rodin, dont il fut le secrétaire, et dont il admirait la force de travail et la volonté, et Marina Tsvetaeva, dont il décela le génie avant tout le monde et avec qui il entretint quelques mois une correspondance d'une altitude et d'une liberté à la mesure de ces deux grands esprits contemporains.
Il mourut (lui qui avait écrit un recueil en Français sur les jardins, Verger) du fait des suites d'une mauvaise piqûre de rose qui dégénéra en leucémie.