ROUGE NOIR ET IGNORANT


 
 

NOTE D’INTENTION
 


 
PIèCES DE GUERRE
 
Un jour à Palerme, Edward Bond improvisait avec des étudiants. Il leur avait proposé la situation suivante : l’ordre est donné à un soldat de tuer une personne dans leur entourage. Tous avaient fini par retourner l’arme vers leur propre famille. Bond appellera cet acte, l’innocence radicale, devenue point de départ de l’écriture des Pièces de guerre. A la recherche d’une nouvelle définition du nom d’humain, Bond repose les questions du sens, de la responsabilité et de la légitimité.
Dans Pièces de guerre, composée de trois pièces : 1. Rouge, noir et ignorant, 2. La furie des nantis, 3. Grande paix , cette trilogie a conservé toute sa pertinence et résonne douloureusement avec l’actualité. Elle traite de la menace nucléaire et de ses conséquences sur l’humanité. Edward Bond y dépeint une société déshumanisée, contrainte à la survie donc soumise au manque, à la violence physique ou verbale. Elle n’est pas sans rappeler les films « La planète des singes » ou à certains égards « Mad Max ». Seul le personnage faisant preuve d’humanité est ironiquement baptisé le Monstre, comme si ce qu’il dégage ou exprime, devenant insupportable aux autres, déchaîne l’agressivité de son entourage, comme le faible bien souvent cristallise chez ses persécuteurs la haine et le sadisme.
Au commencement, quand les fusées détruisirent le monde et que le nuage étincela comme un brasier, l’enfant fut expulsé du ventre d’une femme déjà morte. Le monstre, personnage central, ainsi enfanté nous raconte des histoires qu’il n’a pas vécu pour arriver à saisir comment peut-on en être arrivé là. Son fils, plus tard, va vivre concrètement cette question : il est envoyé en tant que soldat pour tuer un homme dans la rue de ses parents. Il finira par choisir son père.
 
Laurent Maindon

 
 
COMPLÉMENT
 
 
DISTRIBUTION
EDWARD BOND